
Vous aussi, vous avez une impression de plus en plus forte que les libertés associatives se font rogner la gueule et que les élus se permettent de plus en plus des injonctions et des menaces vis-à-vis des structures auxquelles ils accordent des subventions ? Et ben si vous voulez objectiver et confirmer cette impression, voici le livre qu’il vous faut. Les deux auteurs font partie des fondateurices et animateurices de l’Observatoire des Libertés Associatives, structure que je vous recommande d’ailleurs largement de consulter et de soutenir. Ils se sont donné l’ambition de documenter l’évolution des libertés associatives et la manière dont elles sont attaquées, pour pouvoir le confirmer et l’argument, et bien sur pour pouvoir penser des stratégies de résistance et des priorités politiques collectives. Dans ce livre très accessible et tout à fait passionnant, ils remontent aux origines du droit associatif et de ses limites, puis ils passent en revue la manière dont les outils administratifs et juridiques de contrôle des associations se sont construits. En particulier les possibilités de dissolution, les modalités de financement et les formes de contractualisation et de menaces. Baignant dans ce contexte, j’y ai retrouvé plein de choses que j’avais déjà constatées, mais organisées et surtout inscrites dans une évolution politique globale qui n’est ni aléatoire ni anodine. Ce qui est tout éclairant, et très irritant. Ce qui fait que l’objectif de mobiliser fonctionne tout à fait, tant la tendance est forte et tant ses conséquences, notamment pour la vie démocratique en général, sont déjà graves (et ne sont pas en voie de s’améliorer). C’est donc bien un plaidoyer efficace et prenant, autant qu’on travail de constat documenté et argumenté. Certes le sujet est spécifique, mais si vous vous préoccupez du monde associatif, et de démocratie en général, c’est un gros sujet important et trop rarement traité de manière structurée et documentée. Bref, à ne pas rater pour les collègues 😉
A ton avis, est-ce que ce livre est vraiment très spécifique au contexte français ou est-ce qu’il s’applique/s’étend à d’autres démocraties?