Honnêtement, la couverture n’est pas pour rien dans le fait que j’ai lu ce roman… bon, l’inspiration grecque (voire byzantine) aussi… et le fait qu’il était en solde. Bref, des raisons un peu indirectes et pas forcément liées au texte lui-même… Ben coup de chance, j’ai vraiment bien aimé le contenu. C’est un monde imaginaire, mais très inspiré de la Grèce Antique, voire médiévale, voire avec des touches renaissance. Un monde dans lequel les nations sont dirigées par des humain-es qui ont hérité de pouvoir « divins ». De pouvoirs, en fait, qui sont des éléments du monde naturel qu’ielles se sont appropriés et qu’ielles font fonctionner activement : faire apparaître les constellations chaque nuit en les peignant, faire mourir celleux en fin de vie en récitant leurs noms chaque jour, peindre les couleurs du monde, faire fonctionner les marées… et faire changer les saisons. Cette dernière est importante car c’est la charge d’une des deux personnages principales : elle doit épouser un nouvel élu chaque saison et le tuer en fin de saison pour que le monde passe à la suivante. Ce qu’elle fait depuis un siècle, et ce n’est pas sans lui laisser de traces. Elle a un frère jumeau, qui s’occupe des étoiles et des marées, et qui apprend auprès de leur père, qui lui possède la charge de la mort. Et qui est un gros con de patriarche dominateur. Sur ces bases, le récit se fait à deux voix concurrentes, entre les deux jumeaux, sur des trajectoires qui vont se percuter. C’est donc à la fois un récit fantastique, avec des ressorts efficaces et assez classique, et une tragédie familiale terrible tout à fait dans le thème des tragédies grecques traditionnelles. Et ça fonctionne franchement bien. Ce n’est pas hyper rapide, mais les personnages fonctionnent bien, on se prend au jeu et aux enjeux, il y a suffisamment à découvrir dans l’histoire du monde, des origines des pouvoir, et surtout des jeux de pouvoir au sein des palais pour que ce soit tout à fait dense et satisfaisant. Tout ceci aboutit à une conclusion satisfaisante et forte, mais qui laisse la porte ouverte à un second volume, qui existe, et qui je lirais probablement.