
Une BD pédagogique sur la question du sexe anal masculin, en voilà une bonne manière de parler de construction de la masculinité et de représentations sociales et culturelles. Oui, parce que le propos n’est pas ici de faire des blagues sur le fait de se faire enculer ou de faire la promotion de quelque pratique que ce soit. L’idée, c’est d’aller interroger et éclairer tout ce qui se cache derrière un des vrais grands tabous restant dans le champ de la sexualité. Et de se rendre compte à quel point c’est une clé de voute de la virilité et de la conception de l’hétérosexualité actuelle. Même pour des personnes qui ont déjà une perspective féministe et en partie déconstruite, il y a de quoi faire dès qu’on parle de l’image et des réactions à de potentielles pratiques anales masculines. Ce qui fait de cette BD, de mon point de vue, une excellente entrée féministe concernant spécifiquement les hommes, et c’est bienvenu. La forme est efficace et bien construite mais avec un dessin qui n’a rien de particulièrement entraînant, et une construction très didactique. Le propos est déroulé par un personnage fictif neutre qui fait ensuite témoigner des points de vue réels (et complexes, ce qui permet vraiment de traiter la question des réactions et représentations de manière intelligente). C’est pas palpitant comme forme mais ça fonctionne, et je me dis que c’était peut-être le meilleur choix pour un sujet transgressif et déstabilisant que d’avoir une forme très rassurante et presque scolaire. Même si la forme me laisse mitigé, je trouve ça suffisamment utile et novateur comme approche de réflexion et vulgarisation que je vous encourage vraiment à y jeter un œil.
Ca m’intéresse bien, ça, pour moi et pour les cercles d’hommes que j’anime!
Oui, j’avais justement pensé à toi en le lisant 🙂
Je suis d’accord qu’il est important de parler de ce sujet, de déconstruire, mais j’ai trouvé la forme franchement ennuyeuse. Après, c’est sûr que c’est un travail sociologique/culturelle et pas un roman de capes et d’épée, mais j’ai déjà lu de la vulgarisation en BD beaucoup plus enthousiasmante que ça.
Mais bon, ça a la mérite d’exister et de parler d’un sujet dont il y a grand besoin de parler.
C’est exactement mon dilemme avec cette BD, que tu exprimes de manière plus tranchée 😉
La forme est gentiment chiante, mais j’ai pas autre chose d’accessible sur le sujet…
En fait, ce qui m’embête, c’est que ça ne me donne pas envie de recommander cette BD, alors qu’il y a quand même plein de raisons pour.