Ce recueil de contes de Giambattista Basile fait partie des plus anciens de la tradition européenne, bien avant Perrault et Grimm donc, qui lui ont repiqué des trucs (ou qui en ont pris aux mêmes sources, lisez donc Et à la fin… ils meurent, si ça vous intrigue). Contrairement à ses successeurs, Basile, c’est des contes destinés aux adultes et ce n’est pas du tout édulcoré. C’est jubilatoire, cru, parfois cruel et surtout, c’est vivant et foisonnant. J’aime vraiment beaucoup l’élan provocateur et libre qu’il impulse à ses contes qui partent dans tous les sens mais sans jamais s’essouffler ou s’étaler trop. C’est vrai pour la construction des contes mais aussi pour les images qu’on y trouve et les interventions magiques baroques. Et c’est vrai aussi pour la langue, si magnifiquement foisonnante, colorée et inventive (et d’ailleurs un grand bravo à la traductrice depuis le napolitain). Qu’il s’agisse de décrire un coucher de soleil ou un mariage consommé, Basile a un sens de la formule et des métaphores qui m’a enchanté et beaucoup amusé. Globalement, on sent qu’il s’est fait plaisir en écrivant et c’est communicatif. Pour moi, c’est un pur plaisir que ce recueil, dont je regrette d’ailleurs qu’il soit si petit. Allez-y, amusez-vous et ça vous réconciliera éventuellement avec les contes en général.