Je crois que K.J. Parker a vraiment un questionnement profond sur la manière dont une société, un contexte, peuvent amener des personnes assez normales à faire des choses qui relèvent du Mal mais avec de vraies, voire de bonnes raisons. Et en restant sensées, en se rendant compte, sans y prendre plaisir, sans devenir sadiques et maléfiques au sens hollywoodien. Ce qui ne laisse pas indifférent, surtout en étant excellemment écrit et construit. Mais ça ne fait pas des livres légers, faciles à lire ou entièrement relaxants. Tout en étant formellement dans le registre de la fantasy pseudo-historique. Ce qui est un aspect qui fonctionne d’ailleurs de manière assez différente selon le cadre de référence et la connaissance qu’on en a. Ici, il s’agit d’une colonie (pénitentiaire) d’un Empire très bureaucratique, et je connais moins : ce qui fait que j’ai trouvé plus difficile de prendre des repères rapidement mais aussi plus intriguant et intéressant de découvrir les rouages politiques et sociaux, qui sont une fois de plus pleins de finesse et de profondeur. Une fois de plus, donc, un très bon roman, marquant et original, de K.J. Parker.