300620_Sexisme_ReyRobert

Je continue mes explorations des ouvrages de vulgarisation sur les questions de domination, et ici en particulier de sexisme, avec ce volume efficace et engagé. Ce n’est pas pour rien que c’est édité chez Libertalia. Le parti-pris est clair, et très bienvenu : parler du sexisme en parlant des hommes. C’est-à-dire en désignant clairement ceux qui le font subir, et le système de pensée et d’éducation qui le permet. Parce que si il est utile de conscientiser et d’émanciper les dominées, il faut surtout pour réduire les effets de la domination, et en premier lieu les violences, faire évoluer les dominants. Et en particulier ceux qui par leur passivité laissent ces comportements et discours perdurer et sembler être très fortement cautionnés. Donc : plus ou moins nous tous, à des degrés divers. Passer de complices ou de témoins passifs à une position de dénonciation, de revendication d’autres manières d’être et de faire. Et, oui, c’est déstabilisant, mais parce que ça tape là où il faut. Et je trouve que ça fait vraiment du bien de se l’entendre dire. D’autant que si l’ensemble est porté par une très légitime colère, la forme est très accessible. Elle tape, mais en montrant comment elle retient en partie ses coups, pour être entendue. Et en argumentant, en prenant le temps de faire une chouette travail de pédagogie : sur la réalité du sexisme, sur la construction sociale du masculin (avec beaucoup de finesse) et sur ses conséquences en termes de violences (psychologiques et physiques, et dont les hommes sont à la fois les auteurs et les victimes majoritaires). Et en terminant sur un plaidoyer efficace et motivant. Bougeons-nous, donc. Et si vous n’êtes pas trop réfractaires à l’idée, il y a ici tout ce qu’il faut pour le penser et se mettre en route.