210519_Entraide

Oui, avec un titre qui évoque clairement Kropotkine et un premier chapitre qui confirme que c’est l’intention (et qui réhabilite mon prince anarchiste préféré (ok, y en a pas des masses, mais n’empêche)), ça partait pour me plaire. Et ça ne fait pas que me plaire, ça me réjouit d’avoir une synthèse de ce type-là sur ce sujet, non seulement pour moi mais pour la transmettre. Les deux auteurs s’attaquent en effet à une synthèse, un état des lieux des connaissances autour de la question de l’entraide, toutes disciplines scientifiques confondues. Et : il y a de quoi dire des choses intelligentes ; ça a de vraies conséquences sociales et politiques ; il y a de la nouveauté en termes de recherches récentes. Grosse ambition donc, mais dont ils se sortent vraiment très bien, avec des chapitres hyper-lisibles et très documentés : ils ont du talent pour rendre compréhensible et abordable sans tomber dans des simplifications fausses ou trompeuses. Du coup, ça se lit avec grand plaisir sur la forme, avec l’impression de découvrir tout un champ, toute une manière de penser qui peut changer pas mal de choses (malheureusement, ce n’est pas encore un champ constitué, mais leur synthèse à cette effet). Et sur le fond, c’est réjouissant et profondément remobilisant en termes politique et social. On se dit qu’effectivement, il y a là de quoi repenser et aider à repenser la question de la compétition et des priorités qu’on se donne collectivement en termes de règles et de valeurs. J’en sors plus que jamais convaincu de l’importance d’un changement de culture autour de la valeur de l’entraide, de la coopération, et d’une éducation à ces questions-là, aussi bien en termes de méthodes que de convictions historiques et politiques. Et, bien sur, il n’y a pas tout, mais il y a de quoi commencer, de quoi avoir envie, et ce de manière accessible à toutes et tous. C’est une lecture que je vous conseille des deux mains, et que je vais intégrer de manière incontournable dans mes bibliographies professionnelles.