
Techniquement, je suppose qu’on peut classer Who fears death dans la science-fiction, puisque le cadre est post-apocalyptique. Mais le scénario est tellement une histoire de fantastique, mais surtout de personnages et d’évolution que finalement, le classement en question n’a pas beaucoup de sens. Il s’agit d’un roman fort, marquant, et très original. Parce qu’il est écrit par une femme africaine, en grande partie, et que ça change des références occidentales masculines, aussi bien dans l’écriture, le scénario, mais aussi et surtout le contexte culturel. On y suit en effet l’évolution d’Oniesonwu, une jeune fille, née d’un viol de guerre, et métis (d’une manière très particulière qui rend identifiable les conditions de sa naissance). Donc, non, ce n’est pas un roman léger et rigolo. Et ce n’est pas un défaut, loin de là, mais mieux vaut être prévenu-e. Elle va être confrontée à son statut de pariah, à une société qui la rejette, mais aussi à la guerre qui se rapproche. Et elle va se découvrir des pouvoirs magiques, et tenter de les apprivoiser. La trame du scénario est finalement très classique, avec une initiation progressive puis un voyage, et ce n’est pas dans la forme de la narration que se trouve l’important. L’important est dans les thèmes traités, dans le monde, et dans la puissance d’évocation et d’émotion de l’ensemble. Comme je le disais, c’est un roman fort, qui marque par ses personnages et les sujets qu’il réussit à aborder. Et c’est un roman dépaysant, par son écriture, son style narratif et son contexte. On y est finalement bien plus ailleurs que dans une grande partie de la fantasy classique. Accessoirement, ce roman a gagné le World Fantasy Award et a été nominé pour le Nébula, de manière je trouve très méritée. Donc, oui, si un changement de contexte avec un roman fort (mais pas drôle) vous tente, allez-y sans hésiter. Sachant qu’il est depuis sorti en français et en poche.
Un livre très marquant, merci de me l’avoir prêté. C’est que le contexte culturel est très dépaysant, puis que l’aspect fantastique de l’histoire en soi. Par contre, ce n’est effectivement pas drôle du tout, vaut mieux pas être trop déprimé de base en lisant ce bouquin, même s’il y a une petite note d’optimisme à la fin (qui n’est guère de trop). J’ai beaucoup aimé.