Robert Sternberg est certes un psychologue passablement réputé, mais ça ne l’empêche pas d’être compréhensible et efficace, aussi bien dans les idées qu’il propose que dans sa manière d’écrire. Accessoirement, le fait de choisir un psychologue français comme traducteur aide sans doute. L’idée ici est de considérer que les relations amoureuses n’obéissent pas à un modèle, à une recette qui permettrait que ça marche, mais sont vécues et pensées en tant qu’histoires (au sens narratif, donc de scénarios) par les personnes concernées. Avec une grande gamme de scénarios possibles, plus ou moins compatibles et plus ou moins risqués. Sternberg propose vingt-cinq grands types de scénarios, du classique conte de fées, au scénario de guerre, de voyage, du jardin, du policier, etc. Chacun-e se reconnaitra, dans ses projections tout comme dans ses relations, dans différents scénarios, avec des préférences et une hiérarchie éventuelle, et le but n’est justement pas d’être normatif mais de comprendre comment on peut penser très différemment une relation amoureuse, et comment le fait de faire se rencontrer deux scénarios est aidé par le fait d’en être conscient-e-s. C’est une idée que j’ai trouvé vraiment intéressante, et finalement presque évidente. Ce qui est signe que c’est facile à intégrer, et à essayer d’appliquer à sa réflexion. Et qui n’a aucun des travers des divers manuels de recette pour réussir sa vie de couple.
Les scénarios de l’amour, de Robert Sternberg

Voilà qui est intriguant.