Cory Doctorow est décidément un auteur qui me convient, autant dans ses références éminemment geek que ses propos de fonds. De fait, après avoir défendu de manière astucieuse et documentée la liberté individuelle et dénoncé les dérives des états policiers contemporains dans Little Brother, il parle ici de la nécessité de créer, d’inventer, de faire simplement, d’où le titre. Et il en parle dans le cadre de la société actuelle, et de celle du futur proche, dans laquelle la tendance est souvent le regroupement au sein de grosses sociétés qui gagnent finalement plus d’argent en exploitant des techniques existantes, voire en attaquant en justice qu’en inventant souvent de nouvelles idées. Il le fait beaucoup plus finement que je ne le résume, ceci dit, et avec autour de cette idée des personnages attachants et intéressants et surtout beaucoup d’idées inattendues et très séduisantes sur les évolutions possibles de nos sociétés et les développements technologiques à venir pouvant avoir un impact sur les manières de vivre ensemble, avec notamment la possibilité d’imprimantes 3D et la surabondance de puissance de calcul dans le moindre gadget. En bref, c’est de la très bonne anticipation, dans une Amérique proche, et avec un propos de fonds que je trouve largement motivant et réjouissant. Parce que oui, au-delà du fait que c’est une bonne lecture pleine d’idées originales, c’est aussi une lecture qui donne envie de trouver ou retrouver cette dynamique d’invention et de création, et je trouve ça largement réjouissant. Je continuerais à vous conseiller de commencer par Little Brother, par défaut, mais vous pouvez ensuite avec bonheur passer à celui-ci, voire commencer par Makers directement si le thème vous parle particulièrement.