Alors à force, oui, je suis allé le voir. Et en 3D sur écran géant s’il vous plait. Et je dirais tant mieux (en tout cas pour la 3D et l’écran géant), parce que oui, c’est très beau, on en prends plein les yeux tout le long. Les paysages sont superbes (même si le traitement graphique général m’évoque World of Warcraft par certains aspects, mais c’est la mode, ma bonne dame), variés, et même les scènes d’intérieur foisonne d’interfaces informatiques et autres sucreries visuelles colorées (très colorées même). Et la 3D dans tout ça ? Personnellement je ne trouve pas ça vital ni complètement bouleversant mais ça ajoute un plus certain dans les grandes scènes extérieures (je trouve ça par contre un peu fatiguant, voire gênant, pour les scènes de combat et d’action rapide, mais chacun ses yeux). Ayant dit tout le bien que je pense de l’aspect esthétique, je vais maintenant baver un bon coup sur le scénario qui, plus que de m’avoir déçu par sa légèreté, m’a franchement énervé par ses choix « politiques ». On est d’accord que fondamentalement, c’est une métaphore de la colonisation, particulièrement américaine et africaine. En fait, c’est le même scénario que Pocahontas. Mais donc, sur cette base, que se passe-t-il : le héros est accepté par les indigènes suite à une signe « divin » (enfin divin genre animiste, nature personnalisée et toute puissante), il unit les clans pour résister aux colonisateurs. Jusque là, on se dit, bon, chiche. Mais les clans réunis se font plier, et c’est le héros, invoquant le pouvoir de la nature, qui sauve l’affaire (oui, parce que les indigènes, invoquer la puissance du truc avec lequel ils sont en harmonie depuis des siècles, c’est pas dans leurs compétences). Du coup, personnellement, le mythe du héros salvateur (et pas indigène) parce que la résistance collective ne peut pas aboutir, dans ce cadre, ça me gonfle grave. Rajoutez à ça qu’une fois les colonisateurs défaits militairement, ils repartent dans leurs vaisseaux et tout le monde est content, les gentils ont gagné et faire la guerre, c’est bien parce que c’est ça qui résoud les problèmes. Parce que oui, ils venaient parce que le minerai ici vaut des millions le kilo, mais là ça leur a servi de leçon, ils ne vont pas insister. Là encore, arg. Bon, certes, je cherche peut-être plus que la moyenne du public, mais dans la mesure où c’est clairement une métaphore sur la colonisation, proposer des solutions de ce type, idéologiquement ça m’énerve, et pour le même prix, ça tient pas debout. Bref, c’est très beau, mais il ne faut pas trop brancher son cerveau pour en profiter pleinement, sinon ça peut franchement énerver.
Avatar, de James Cameron.
Je vois qu’on est bien d’accord 😉