
Béatrix le Wita s’intéresse à la bourgeoisie, celle des beaux quartiers parisiens et versaillais. De la sociologie de la bourgeoisie donc, en un petit volume. La première partie passe en revue les origines du concept de bourgeoisie, des différents usages du terme et des manières dont ces origines sont utilisées pour rendre plus contestable le concept de bourgeoisie, et donc l’invisibiliser. Tout à fait intéressant même si ce n’est pas ce que j’attendais en priorité. Ensuite, on plonge dans les manières de se comporter, et en particulier la manière dont les habitus bourgeois et les normes liées sont transmises activement tout en prétendant qu’il s’agit de quelque chose de naturel pour des personnes civilisées. Avec des exemples très concrets, qui pour le coup ont fait écho en ce qui me concerne et que j’ai trouvés aussi explicites que touchants. La traversée du salon et l’attente avant de se mettre à table en particulier. C’est une partie que j’ai trouvée vraiment brillante et qui m’a vraiment beaucoup parlé. Et du coup, je regrette qu’elle n’ait pas été plus développée. Enfin, on passe à l’étude détaillée d’une institution scolaire pour vraies jeunes filles bourgeoises, puisque ce sont celles qui doivent transmettre l’identité bourgeoise aux générations suivantes. Avec des témoignages variés sur la manière dont chacune est prise en compte, sur les valeurs transmises de manière explicite et implicites, sur la volonté d’ouverture qui est finalement très relative… C’est détaillé, explicite et tout à fait éclairant. C’est un petit livre plutôt universitaire, mais que j’ai trouvé agréable à lire et vraiment très intéressant. Bon, je suis biaisé parce que ça fait vraiment écho (pas directement, mais pas loin non plus), hein 😉 (Merci Adélaïde).