
En ce qui concerne mon ressenti à moi, cette nouvelle collection des Renversantes (dirigée par Victoire Tuaillon) commence de manière brutalement contrastée : après un premier titre que j’avais trouvé plus que bof, celui-ci m’a complètement enthousiasmé. Camille Teste écrit bien, avec clarté et fluidité, et avec énergie surtout, avec humour. Elle se lance ici dans un plaidoyer pour la bisexualité. Et, en fait, par un dévoilement pour commencer, tant la question, et les personnes, sont occultées voire niées, jusque que dans les collectifs militants et théoriquement alliés. Même en ayant déjà un peu de culture sur cette question, je ne prenais pas la mesure du déni et des conséquences négatives de cette invisibilisation. Ni, parce qu’il y a un volet réjouissant tout autant, de la place que la bisexualité avait toujours eu, des figures historiques ou politiques concernées, et de tout ce que la bisexualité vient interroger et faire bouger en termes de représentations, de stéréotypes. Et donc en quoi c’est un enjeu de lutte mais aussi un levier de déconstruction et de joyeuses richesses culturelles. Cet équilibre entre politique et intime, entre dénonciation et plaidoyer, et donc au final entre colère et joie est parfaitement tenu par Camille Teste. Ce qui fait de ce petit livre un plaidoyer important mais aussi un livre qui donne de l’élan, que ce soit pour réfléchir, se positionner en tant qu’allié-e ou se considérer concerné-e au premier chef. Vraiment cool.