
Ah, le monde des sagas islandaises, avec sa variété, son ancienneté et son influence culturelle sur le monde scandinave, et donc européen, voilà une matière riche et vraiment intéressante historiquement. Est-ce que pour autant c’est lisible et narrativement adapté à un public moderne… mon expérience précédente répond que plutôt non. La tendance est au long et un peu chiant, et pas très compréhensible dans les références et implications. Il se trouve que l’auteur de ce petit ouvrage est un spécialiste des sagas islandaises, et les trouve également difficilement accessibles, voire chiantes dans de grandes proportions. Et qu’il le dit sans détour., et avec moult gros mots. Oui, c’est un bouquin grossier, vraiment, et c’est fait avec provocation mais aussi avec joie. C’est une vraie manière de donner un côté humoristique, vivant et moderne au récit, et ça fonctionne. Enfin, ça fonctionne sur une petite distance, et ensuite, forcément, ça devient un peu fatiguant. Sauf que, en tout cas dans mon expérience de lecture, c’est à ce moment qu’on commence à mesurer que cette grossièreté, et la lecture critique qu’elle illustre, sont en fait appuyées sur une lecture critique et politique des sagas. Avec en particulier un regard féministe et queer. Et oui, ça donne des raisons d’être critique et malpoli. Et du coup, paf, ça fonctionne vraiment jusqu’au bout cette réécriture grossière, et ça permet de raccourcir à mort et d’en faire des récits abordables et partageables. Un parti pris fort donc, qui aurait pu être lourd mais qui de mon point de vue fonctionne bien jusqu’au bout. (Merci Zog zog :).