L’idée de préférence nationale est un des leviers de bataille culturelle de notre extrême-droite actuelle, je ne cous apprend rien. Pour autant, d’où vient-elle et comment a-t-elle acquis une telle légitimité et pris autant de place culturellement ? Noiriel fait ici son travail d’historien, sous un format très court et pédagogique, et nous redonne les clés de lecture pour comprendre d’où ça vient et sur quoi c’est appuyé. Il montre en particulier à quel point cette question ne tient debout et n’est efficace que lors de périodes de récession économique et de difficultés d’accès à l’emploi. Le reste du temps, l’immigration va bon train pour alimenter les grandes entreprises et personne n’en parle ou n’en fait un problème. Au-delà de ça, voir à quel point ce sujet est ancien et à quel point ses logiques médiatiques et idéologiques sont les mêmes aux différentes époques à laquelle elle revient est très intéressante. Et dans la foulée, en s’appuyant sur ces analyses, Noiriel liste les impasses stratégiques pour s’y opposer, et les voies d’opposition qui lui semblent plus efficaces. On peut ne pas être d’accord mais ça apporte du concret et direct pour penser nos stratégies, et ça c’est vraiment bienvenu, et ça évite de faire trop déprimant. Pour le format, c’est efficace et utile.