J’ai depuis un moment une confiance aveugle dans le jugement littéraire de Christophe Siébert, au-delà de ses propres écrits, et ce n’est pas ce recueil de nouvelles qui va me faire changer d’avis. Christophe et sa complice Morgane ont regroupé ici ce qu’ils estiment être la crême actuelle des auteurices du gore et du bizarre. Et le moins qu’on puisse dire c’est que ça donne une compilation qui ne laisse pas indifférent. Et qui est franchement franchement bien écrite. Les nouvelles sont pour la très grande majorité courtes et puissantes. Et dérangeantes. Ce ne sont pas des lectures reposantes ou réconfortantes, du tout. De manières très différentes d’ailleurs. Certaines m’ont dérangé, certaines m’ont dégouté, certaines m’ont fait frémir, certaines m’ont fasciné et certaines m’ont vraiment amusé. Et la plupart ne se sont pas cantonnées à un seul des impacts ci-dessus. Donc : ce n’est pas à lire sans être prévenu et sans venir pour ce genre de choses, ni dans un moment où on ne serait pas disponible pour. Mais si c’est ok pour vous, c’est franchement marquant. C’est une des fonctions de la littérature, en tout cas de celle-ci, de déranger et de mettre face au monde tel qu’il est à son pire. Pas pour le glorifier mais pour le regarder, pour y réagir justement, avec ce qu’on est ce qu’on voudrait être. Ce sont peut-être les textes dont je me suis au départ dit que j’allais peut-être me permettre de ne pas terminer qui m’ont le plus plu au final. Enfin, pas exactement, mais il y a une tendance. Mention spéciale, sans surprise, à Christophe lui-même et à Alex Jestaire. Avec en conséquence, un effet à mon avis tout à fait souhaité : je me suis noté quelques auteurices dont j’ai envie d’essayer les livres. Bref, si vous aimez le genre, c’est une bonne compilation de nouvelles, et sinon, c’est une occasion d’essayer (avec tous les avertissements attenants au genre lui-même).