Vous n’en avez pas marre que je vous dise que David Graeber, c’est trop bien ? Bon, ben, David Graeber c’est trop bien. Même si, ok, celui-ci n’est pas complètement essentiel, ni central. Il s’agit d’une compilation d’articles parus dans différentes revues, avec un angle très clairement politique, et pas anthropologique. Et avec un contexte particulier puisque ce sont des articles écrits après la réélection de Bush, dans un moment d’écroulement du mouvement pour la justice mondiale. Donc pas le moral le plus au beau fixe. Graeber essaie justement d’analyser ce moment et de voir le positif, de voir les victoires déjà obtenues et ce qui a été construit. C’est du coup assez chouette comme intention, et avec comme toujours de la densité en termes d’idées et de grilles d’analyse. Certains textes m’ont beaucoup intéressés, les premiers notamment (dont un qui est celui du livre Valeur, politique et démocratie aux Etats-Unis, présent dans ces chroniques). Celui sur l’opéraïsme italien est tellement spécifique qu’il m’a moins alimenté, mais ça reste pas désagréable. Au total, un bon livre pour aller réfléchir au militantisme, ou pour les fans de David Graeber.