
J’avais vraiment aimé le premier tome (City of broken dreams) que ce qui devient donc une vraie série (The Tyrant Philosophers). Le défi que relève Tchaïkovsky, c’est de faire une série dans le même monde, mais avec des personnages et un contexte complètement différent à chaque fois. Enfin, il y a un personnage commun (enfin, un binome d’une certaine manière) dans le cas présent, mais c’est tout. La difficulté est double : avoir une continuité, une cohérence, et proposer des personnages et un contexte vraiment prenants à chaque fois. Pour ce qui est de la continuité, elle est assurée par la nation ultra-rationaliste et conquérante qui donne son titre à la série. Et ce qui m’apparaissait lors du tome précédent comme une satire de l’autoritarisme et du rationalisme prend de l’épaisseur et de la complexité, ce qui donne une continuité, mais surtout un propos de fond qui se révèle étonnement politique et fin. J’aime bien, vous vous doutez. Pour ce qui est du deuxième challenge, je suis impressionné. Les personnages du premier tome étaient aussi originaux que touchants, et ben re-belote. Ils sont bien écrit-es, très décalé-es et inattendu-es (un petit côté freaks qui me plait beaucoup dans ce tome), et plein-es de surprises. Tout ceci avec un casting nombreux. En termes d’écriture et de construction, c’est franchement brillant. Complexe, riche, et pas franchement joyeux, mais très prenant. Pas très joyeux parce que le contexte, c’est celui d’un hôpital militaire sur une ligne de front, donc c’est pas drôle ni facile. Mais c’est bien traité, et les personnages, les situations et les dialogues ne manquent pas d’humour du tout. Cet équilibre entre des vraies questions lourdes et malines, et des personnages hauts et couleurs et amusants fonctionne vraiment bien. Il faut juste supporter, voire apprécier, que ce soit dense et mélangé. Personnellement, je suis très fan, et toujours aussi surpris de cette série, et je viens de commander le troisième tome.