A Lyon, pendant une paire d’années, il y a eu un petit groupe autonome anti-fasciste. Un petit groupe vraiment déterminé et qui n’avait pas peur d’aller à la baston et d’essayer de reconquérir la rue, de faire que la peur change de camp. Dans une ville qui est le bastion principal de certains groupes fascistes, au niveau français. Ce petit groupe, c’était la GALE (Groupe Antifasciste de Lyon et ses Environs). Il a été dissous (administrativement) par le gouvernement, dans le même lot que trois autres (le quatrième ayant été les Soulèvements de la Terre qui ont échappé à la dissolution étant le soutien massif :). L’intention de ce petit livre financé collectivement, c’est de garder une trace, un récit de ce qu’a été la GALE. Pour partager, pour ne pas oublier, et pour donner des idées aussi. Le boulot a été remarquablement bien fait. Ce n’est pas un récit de glorification, c’est un vrai boulot de collecte et d’enquête, qui a été confié à un documentariste. A partir de très nombreuses heures d’interviews des membres de la GALE, il compose une chronologie sensible et politiquement solide. Et il donne la parole aussi à des voix extérieures et critiques. C’est vraiment chouette de lire ça. C’est parfois émouvant, c’est impressionnant aussi comme engagement et comme risques pris. Et puis c’est vraiment intéressant de voir les réflexions politiques, stratégiques et tactiques, que ce soit sur l’horizon révolutionnaire, la lutte antifasciste spécifiquement, ou la dynamique de groupe, et notamment de mixité et de lutte contre le virilisme (dans une groupe avec une vraie mixité). Un vrai chouette boulot pour alimenter l’histoire et la culture militante partagée.