
S’engager sans se cramer, ça nous fait un sous-titre efficace et explicite. Ce qui correspond au contenu, aussi bien sur le fond que sur la forme. On n’est pas sur un essai de grande théorie, on est sur de l’efficace et du clair. Qui pour le coup balaie large. C’est un livre qui est finalement à mes yeux plus une boîte à outils qu’un essai avec un propos spécifique. Ce qui est très utile et qui pourra concerner beaucoup de monde. En fait la question du burn-out n’est pas si centrale. Elle est traitée de manière très claire et construite en début de bouquin, et en donnant d’ailleurs des grilles de lecture et des ressources que je trouve très bienvenues et que j’ai en partie découvertes. Pour le reste, cette thématique sert surtout de porte d’entrée pour traiter plus largement des bonnes pratiques et des ressources disponibles pour faire des collectifs de lutte qui soient solides et efficaces et dans lesquels on peut s’investir sur la longueur sans devoir entrer dans des logiques sacrificielles tout à fait néfastes. On passe donc ensuite en revue toutes les dimensions importantes des fonctionnement militants. Avec un beau travail d’enquête et de recueils de ressources et de pratiques intelligentes pour chacun des thèmes. Ce qui m’a permis de découvrir des méthodes motivantes, et surtout des collectifs et lieux ressources qui méritent bien d’être connus, sollicités et imités. Il y a vraiment de quoi se nourrir et prendre du recul, et au-delà de ça, c’est une sorte de mémo compilé des priorités à garder en tête pour conserver des collectifs sains. Et un investissement sain également. L’ensemble est facile et fluide à lire, et pose plein de questions sans avoir à traverser des longueurs et des blocs théoriques ardus. Même si le burn-out n’est pas dans vos questions du moment, c’est une ressource à avoir sous la main.