
Le gang de la clé à molettes, c’est quatre personnes. Enfin, quatre personnages, au sens plein du terme, avec de l’épaisseur, des imperfections, du caractère. Bref, des personnalités et des corps touchants et en colère. Qui vont se retrouver, de manière inattendue, autour d’un amour des contrées sauvages des Etats-Unis, du pays des canyons et des plateaux arides et dépeuplés. Terres qui sont progressivement colonisées par des machines destinées à construire des ponts, des routes et des carrières et des mines industrielles à grande échelle. Avec des machines vraiment géantes et des paysages défigurés. Et nos quatre personnages ne peuvent pas blairer ces bouleversements. Une sorte de plan naît de leurs talents complémentaires : tout péter. Faire sauter des ponts, saboter les mines, détruire des engins de chantier, tout ce genre de choses. Bref, défendre le monde sauvage contre l’industrie et le système capitaliste. C’est politique, et c’est tout autant réjouissant et foutraque. Parce que c’est bien écrit, et que c’est plein d’un état d’esprit très militant des années 70 et de la contre-culture états-unienne. Franchement, je comprends bien pourquoi c’est un roman qui a une réputation de longue date, et une inspiration pour certain-es militant-es écologistes.