Voilà longtemps (c’est très relatif, certes) que je n’avais pas replongé dans du K.J. Parker, et cette série m’attendait donc tranquillement. Les habituées de l’auteur ne seront pas surpris-es : un personnage principal et narrateur qui est avant tout une raclure, et qui est pris dans des engrenages de grande politique compliquée et souvent dégueulasse. Zou. Et ça continue à marcher merveilleusement parce que c’est un format que Parker maîtrise absolument. Comme souvent, le narrateur est moralement largement condamnable, mais réussit à être sympathique, parce qu’il est le narrateur, et parce que l’écriture est vive et pleine d’humour. Comme toujours, les scénarios sont retors et satisfaisants, avec des tours et détours inattendus et souvent drôles. Petites variations sur cette série : le narrateur ne part pas de rien pour s’éléver grace à son intelligence et son érudition, il part de très haut et est dans la merde involontairement, et il s’en dépatouille grace à son intelligence et son érudition livresque. Et autre variation bienvenue : il y a un personnage féminin qui est moins monodimensionnel et caricatural que souvent. Bon, un seul, et c’est pas non plus dingo (surtout que pour ce qui est de l’autre personnage féminin important, c’est l’inverse…) mais c’est mieux que la moyenne de Parker (ce qui reste quasi le seul reproche que j’ai). En ce qui me concerne, toujours un plaisir de lecture, avec des éléments tellement brillants et maîtrisés, et un cadre tellement plaisant pour moi que je passe outre le reste.