Voici enfin le second tome de cette impressionnante BD d’Emil Ferris. Et elle est tout à fait au niveau de la première. Peut-être même un peu mieux, au final. On y retrouve l’incroyable dessin au bic de l’autrice, avec toujours de grandes variations de style. Parfois très réaliste sur des portraits, parfois dans un style bien plus cartoon, parfois dans un style pulp avec des monstres kitsch, et parfois des reproductions incroyables de tableaux classiques. Je vous recommande particulièrement de jeter un œil aux reproductions des tableaux de Judith et Holopherne, c’est splendide, et avec un lien fort avec le thème également. La narration reprend là où on l’avait laissée, c’est-à-dire avec beaucoup de choses en suspense. Et heureusement, tout ça va franchement avancer. De manière fluide et avec le même ton et la même sensibilité que précédemment. On y creuse plus certains personnages, et les choses s’assemblent de manière satisfaisante. On ne peut pas dire qu’on aille vers une conclusion joyeuse, mais on va vers une issue tout à fait fidèle à l’ambiance construite au fil des deux tomes. C’est vraiment un objet unique graphiquement, mais c’est aussi une belle histoire d’enfance et de confrontation au monde.