
« Une histoire presque universelle ». Beau programme, a priori. Mais je ne mesurais pas à quel point, parce que je ne connaissais pas bien Eduardo Galeano. Il s’agit effectivement d’une histoire de l’humanité. Par petits morceaux : chaque événement, moment, personnage, est traité en une page en moyenne, voire un poil moins. Et quelle page ! Chaque page est un petit bijou d’écriture. Parce que Eduardo Galeano est un écrivain de grand talent, c’est incontestable. Vraiment, juste pour la forme, ce serait déjà un grand plaisir. Il y a de l’humour, du rythme et une finesse d’écriture que j’ai admiré d’un bout à l’autre. Et, accrochez vous, ce n’est pas tout. Le choix des événements mis en avant, la sélection faite pour raconter l’humanité est elle aussi impeccable et ô combien enthousiasmante. Eduardo Galeano fait une histoire de l’humanité vue depuis les marges, depuis les dominées, et depuis le Sud Global (en particulier d’Amérique latine, puisqu’il en vient, mais pas que). La mise en avant du sexisme, du racisme, de l’oppression de classe et plus largement de l’impérialisme est faite avant tellement de talent, de pertinence et d’humour, c’est fou. Que ce soit sur la forme ou le fond, j’ai été totalement séduit par ce livre. C’est un chef d’œuvre, je vous le recommande sans retenue.