
Un troll, un vrai, à l’ancienne, qui devrait vivre sous un point, a pris un poste de responsable de mine, avec des nains sous sa responsabilité. Et une hiérarchie au-dessus, avec ses exigences de procédures et de résultats. Oui, ce troll est cadre intermédiaire dans une structure bureaucratique avec des politiques de management. C’est de la satire de manière très visible, du management capitaliste en particulier. Et pour autant, ce n’est pas lourd : l’équilibre est maintenu entre ce second degré et la narration elle-même. La comparaison avec Pratchett n’est pas entièrement usurpée : il y a une vraie histoire, avec des personnages qui ont de l’épaisseur et et une réalité émotionnelle, derrière laquelle un humour bien dosé met en lumière des travers et bizarreries de notre monde à nous. De fait, ce troll a des problèmes, parce que son management rajeunit et est de plus en plus ambitieux. Alors il voyage, il trouve des solutions, et c’est drôle et malin. C’est écrit de manière tout à fait agréable et fluide, avec un ton que j’ai trouvé là aussi bien équilibré et qui ne tombe pas dans les gros sabots (même si toutes les blagues et allusions ne sont pas les plus fines du monde non plus). Ces équilibres sont bien tenus, notamment, parce que le livre est court, c’est un format nouvelle. On n’a donc pas le temps de s’ennuyer, ni de se lasser du ton ou de l’humour. Et on se laisse prendre, et c’est terminé avant qu’on ait réalisé. Si vous avez envie d’une petite lecture drôle et maline, c’est vraiment chouette. Et il y a deux suites du même gabarit, qui plus est.