Je connaissais pas Kae Tempest, ou vraiment de très loin : il est artiste de spoken word, chanteur, auteur, poète et romancier. Et britannique, et non-binaire. En premier lieu, il écrit, et quelle écriture ! Ce petit volume est le texte d’un de ses albums. Et ça se lit comme un poème, tout à fait indépendamment de la potentielle mise en musique. Un long poème. Il est 4h18 et sept personnes, dans la même rue, n’arrivent pas à dormir, s’inquiètent et se posent des questions sur leur vie. Les voix sont différentes, mais le ton et le rythme sont communs, il y a une belle unité et un fil rouge émotionnel et sensible. Et puis, oui, une écriture qui a une musique très identifiable et vraiment très à mon goût. Ce n’est pas de la poésie guindée ou formaliste, c’est dans une langue simple, mais rythmée, vivante et fine. Vraiment le type de forme que j’aime lire, parce que j’ai l’impression d’être à l’écoute de quelqu’un-e, simplement, mais profondément. Qui plus est, ce volume est bilingue, et de manière maline : deux livres dos à dos, tête, bêche, et avec la même pagination. On peut lire une version tranquille, sans être parasité, ou passer de l’une à l’autre sans se perdre, c’est vraiment chouette (et bien traduit). En bref, une très belle découverte en ce qui me concerne, je m’en vais en lire d’autres et écouter les albums.

« The point of life is live

Love if you can

Then pass it on. »