
Le genre du capital, c’est d’abord un livre. J’avais envie d’en lire une version BD plutôt que livre donc j’ai essayé cette version qui, dans la tendance actuelle, propose une vulgarisation illustrée. Pour ce qui est du contenu, rien à redire, c’est le résultat d’un travail de recherche d’ampleur, qui permet de mettre en lumière les inégalités de genre dans la transmission du capital. En particulier dans la transmission intrafamiliale du capital des parents, mais aussi un peu au-delà autour des héritages et de la constitution du capital au sein des couples. C’est un travail important et qui permet d’objectiver et de donner une matérialité à ces impacts du sexisme. Sans surprise, les résultats sont très nets, mais on peut être surpris-es malgré tout de l’ampleur et du nombre d’endroits où ça se cache. Bref, un travail de recherche solide et important. Mis en BD, ici, et c’est là que je suis bien moins enthousiaste. Parce que, pour la plus grande partie, il s’agit d’une mise en dessin des chercheuses qui discutent entre elles et qui exposent leurs résultats. Ce qui n’est pas très dynamique, ni varié. On a l’impression de lire une interview mise en dessin, sans particulièrement de narration ou d’usage du format BD. Si ce n’est les interludes, dans lesquels on suit les chats du quartier, et des chercheuses, qui se baladent en discutant et qui font le lien entre les chapitres. Ce qui est gentil, mais on se demande un peu pourquoi (outre que c’est mignon les chats) et ça ne s’équilibre pas tant que ça avec le reste. Au total, si le contenu est bien, le format n’a comme vrai intérêt que d’être synthétique et plus rapide à lire qu’une version essai.