Sous-titré mythes et réalités, cet ouvrage de recherche a été pas repris et cité, puisqu’il essaie, avec une grosse méthodo solide de répondre à la question : est-ce que la France est du plus en plus à droite ? La question de la méthodologie est importante sur des questions de ce genre, avec une telle ampleur en particulier, donc l’auteur prend le temps d’expliquer pourquoi il choisit cette méthode et avec quelles limites. Pour les fans de méthodo, c’est cool, et pour les autres, il suffit de savoir qu’il se base sur des données stables et de grande ampleur, avec des collectes stables sur le temps long, ce qui permet d’analyser des tendances de long cours. De ce travail, il tire des enseignements vraiment utiles, et accessoirement pas mal rassurants. Pour résumer à très grands traits : la société française évolue globalement, de manière assez nette, vers plus de tolérance et d’ouverture. Pour presque tous les critères, mais avec des variations selon les catégories sociales, et qui ne sont pas toujours celles qu’on attend (et avec donc des évolutions de la société dues aussi en partie aux changements de générations). Bonne nouvelle, donc, clairement. Il ne s’arrête pas là, puisqu’il va ensuite analyser, là aussi avec méthode, comment et pourquoi cette évolution ne correspond ni aux votes ni aux discours médiatiques. Il est vraiment intéressant de voir comment la droitisation se fait par le haut, et pas du tout par le bas comme souvent annoncé et légitimé. Ce qui replace au centre des questions à traiter le rôle des médias et surtout de leurs propriétaires. De la même manière, les éclairages que cette analyse permet de la manière dont les électeurices ne rencontrent plus de propositions correspondant à leurs valeurs, et vont donc voter en fonction de critères partiels et spécifiques m’a bien intéressé (et est bien triste sur les échecs stratégique des grands partis de gauche de ces dernières décennies). Un gros boulot donc, qui réussit à répondre de manière solide à la question ambitieuse de départ. Alors, clairement, ce n’est pas de lecture de détente, mais ça vaut le coup si vous voulez des réponses de grande ampleur et prenant en compte la complexité politique et sociale sur une assise de données solides.