
La série Vlad Taltos, au départ, c’est l’histoire d’un malfrat devenant boss de la pègre dans un monde de fantasy très original où la race humaine est inféodée à une race d’immortels raffinés et pas mal décadents. Et puis, au fil des tomes, on change de registre, et notre personnage principal se mêle d’affaires de grosse magie bizarre, puis de divinités, et puis, on découvre que ces divinités vivent à la croisée de plusieurs mondes, et que les démons sont finalement surtout des visiteurs d’autres plans d’existence… et ça commence à devenir bien bizarre . Et ce tome-ci, il est à fond à fond dans le bizarre. Vlad se retrouve, pour aider une enfant qui est sans doute un peu une déesse mais qui apparait et disparait entre le rêve et la réalité, dans un manoir dont les pièces sont visiblement dans des époques différentes, et peut-être même des mondes différents. Ce qui est tout à fait bordélique et incompréhensible… mais il va falloir en comprendre assez pour sortir, et là est l’enjeu de cette enquête gentiment hallucinée. Franchement, il y a de quoi complètement se perdre. Mais pour autant, ça a en partie fonctionné pour moi. Parce qu’il y a un ton sarcastique et léger, toujours. Mais aussi parce que ce parcours tout mélangé (qui a sans doute des cohérences profondes, pour qui le lirait de manière très attentive, ou le relirait) est aussi une occasion de saisir par bribes des trucs de fond de la construction du monde. Et comme le monde est vraiment construit et vraiment unique, c’est chouette. Maintenant, soyons clairs : c’est illisible pour celleux qui ne sont pas investies dans la série, et même comme ça, j’espère que les prochains seront moins perchés.