Sarah Durieux a été directrice de change.org, donc elle a donc pratiqué les organisations militantes professionnelles à un haut niveau de responsabilité et de stratégie politique. Et puis elle en est sortie, parce que trop, parce que ce ne sont pas des cadres bien traitants, malgré les valeurs professées. C’est de cet écart, de cette absence de cohérence entre valeurs et pratiques qu’elle a tiré le point de départ de ce livre. Elle y répertorie, de manière très structurée, les principaux enjeux si on veut faire des collectifs militants des lieux dans lesquels se sentir bien et durer, et du coup aussi des lieux inclusifs et accueillants. Ce qui est intéressant, et en partie étonnant pour moi, c’est de constater d’abord la liste des enjeux en question. Certains collent très bien avec ce que je pratique, et d’autres très peu, probablement parce qu’ils sont plus liés à des échelons très politico-médiatiques et dans des réseaux plutôt orientés sur du militantisme moderne et potentiellement libéral culturellement. Au-delà de ça, elle fait de chaque enjeu un chapitre qui décrit précisément les biais et travers liés dans le fonctionnement concret, et qui ensuite propose tout un tas de pistes pour faire autrement. Autant j’ai trouvé le diagnostic parfois un peu long et répétitif, autant j’ai trouvé les ressources proposées vraiment très riches. Et vraiment très précieuses, sur tout un tas de registres : positionnement politique, méthodes, outils, et beaucoup aussi de stratégies de gestion Il y a plein de sites et de bouquins que je suis allé regarder, d’astuces que je me suis notées. Tout ceci alimente une perspective joyeuse en enageante sur le militantisme, ce qui est trop rare et donc toujours précieux. Au final, c’est vraiment un livre que je vais garder sous la main pour aller y piocher facilement des outils et des références.