
Odin, c’est le buzz du moment en petits jeux de cartes, et c’est le jeu de l’année, de fait. Odin, c’est également la preuve qu’il est encore et toujours possible de proposer du nouveau et efficace dans des formats pourtant déjà mille fois rebattus. La base est sans aucune originalité : des cartes numérotées de 1 à 9, dans une série de couleurs différentes. Et un mode de jeu connu également ; jouer sur une pile au milieu, en jouant plus fort que la combinaison précédente, avec comme objectif de se débarrasser en premier de toutes ses cartes. Et malgré ce manque d’originalité formelle, les règles sont en fait tellement astucieuses qu’elles provoquent une tension parfaite, et des dilemmes permanents (je ne vous détaille pas les règles, pourtant simples, tant on ne prend la mesure de leur impact qu’en jouant). Il y a de vrais choix tactiques, et des options bien plus risquées que d’autres. Les gérer bien, c’est aussi deviner ce que les autres ont en main et ce qu’ielles sont en train de magouiller. C’est un jeu rapide, mais tendu, avec largement de quoi réfléchir et affiner des manières de jouer. Ce qui en fait une réussite, mais aussi potentiellement un jeu tout à fait addictif. De mon point de vue, il y a là tout ce qu’il faut pour en faire un classique qui restera d’usage régulier dans beaucoup de ludothèques. Et si il est rapide à lancer, il ne prend toute sa saveur qu’en enchaînant au moins quelques parties. Ce qui sera de toutes façons le cas parce que c’est très matin.