
J’avais bien aimé « L’agneau égorgera le lion », et sa fin laissait la possibilité d’une suite, que voici. Et je n’imaginais pas que cette suite laisse même imaginer une série potentiellement feuilletonnesque. Dans ce monde post-effondrement, où des petites communautés survivent, et où des esprits étranges donnent accès à des formes de magie incertaines et crasseuses, la petite bande de survivant-es queer se transforme en agence tous-risques du surnaturel (ou Scooby Doo si vous préférez). Ielles arrivent ici dans une autre petite ville, plus normale d’apparence, même si rapidement, on se rend compte qu’il y a du louche pas loin. Et des gentil-les bibliothécaires anarchistes pour servir d’allié-es et de contacts locaux. Et en fait, le louche est bien plus près que prévu, et bien plus perturbant, tout en restant longtemps sous-entendu et petit budget. Ce qui donne une ambiance très réussie de petite ville américaine qui fait tout pour penser qu’il ne se passe rien. La magie est moins apparente, et plus inquiétante, et les monstres sont des hommes bien plus que des esprits magiques. C’est tout à fait réussi, en réussissant à être très différent du premier. En termes de narration et de scénario tout au moins, parce qu’on y trouve la même ambiance d’étrangeté entraînante, et la même réjouissante culture queer. C’est toujours court et bien écrit, également. Donc c’est une série dont je lirais la suite avec plaisir et intérêt.