C’est un titre qui défonce, non ? C’est une citation d’évangéliste américain. Et si vous pensez que partant de là l’autrice va faire sage : non. Au contraire, c’est un titre qui sert de mise en train, l’autrice a une énergie, un sens de l’énergie et de la lutte, et surtout un style qui enterrent ce titre pourtant si frappant. C’est un pamphlet, c’est de la poésie brute, c’est un cri absolument lucide, c’est une appel réjouissant et chaleureux à se sentir soutenues et nombreu-ses, c’est un livre qui fait profondément du bien, et de multiples manières. Outre de donner le ton, le titre est au final également la structure du livre, car il y en a une, dans laquelle peut se déployer un foisonnement de textes courts et percutants, de citations et de commentaires. Qui forment au global un des livres féministes les plus percutants mais aussi les plus pertinents que j’ai lu ces derniers temps. Alors, ce n’est pas de la vulgarisation, c’est du texte de lutte rentre-dedans pour celles et ceux qui sont en mesure d’y aller franco et de poser des questions un peu ambitieuses avec des grilles de lecture un peu sérieuses en termes de théorie et radicales en termes politiques. Et, bordel, ça fait vraiment vraiment du bien. Si vous avez besoin de vous motiver, de retrouver de la colère et de l’envie de faire bouger fort et sans faire trop de compromis, ça vous fera du bien. Si pour le même prix, vous aimez les écritures qui tapent sec, qui sortent des formats bien lisses et polis, vous allez y trouver un plaisir de lecture rare. Et si c’est les deux, vous vous direz comme moi que c’est une de vos meilleures lectures de ces derniers temps.