
Oui, alors, clairement, c’est le titre qui m’avait fait acheter ce tout petit volume très joliment édité. Alors d’abord l’objet est beau. Les textes sont encadrés par des photos noir et blanc très belles, même si leurs sujets ne sont clairement pas des plus joyeux. De fait, elles racontent le contexte de ces trois interventions orales : la déforestation et la maltraitance des peuples autochtones du Brésil (et plus largement, d’ailleurs). L’auteur, qui est en fait d’abord un orateur, est membre du peuple Krenak, et il pense la fin du monde. Ou plus exactement la manière dont les peuples du continent américain ont déjà vécu une forme de fin du monde et ont déjà construit des stratégies de survie et de résistance. Il ne s’inquiète donc pas pour leur survie, pour cette des blanc-hes, des occidentaux, des colonisateurices. Ce qui est une perspective inattendue, mais très riche. Et il élabore que cette base des propositions qui s’inspirent des cosmovisions des peuples autochtones. Et c’est riche et dépaysant. Et inspirant. Ce n’est pas long, c’est fluide puisque c’est initialement de l’oral, et ce n’est pas sans humour. Pour un petit moment de réflexion qui donne de l’air, c’est bienvenu.