
La couverture est belle, et le titre aussi, alors j’ai eu envie d’essayer cette autrice qui est annoncée comme ayant une position politique, et une écriture déjà remarquée. Et oui, et oui. Clairement, même traduit c’est bien écrit. C’est prenant, poétique et avec des ambiances et des impressions fortes. Et inattendues parce qu’on plonge dans un monde très étrange. D’abord un monde futur, après un effondrement au moins partiel, dans lequel les repères sont brouillés. Ensuite un monde dans lequel le fantastique est présent. Mais présent comme dans de mauvais rêves teintés d’une mythologie locale de brouillard et de boue. Et enfin, étrange parce que les personnages et la communauté rencontrée sont queer, marginaux, anarchistes, autres. Alors pour moi, ça fonctionne bien, sans surprise, cette ambiance de monde en train de s’inventer, mais qui se traine toujours ses vieux démons. Dans lequel les tensions sont personnelles et politiques, et dans lequel la question de la justice est centrale au point de s’incarner dans un justicier surnaturel inhumain et inquiétant. L’histoire est, dans ce contexte, tout à fait prenante et bien menée, mais ça reste l’ambiance qui se distingue en ce qui me concerne. Si ce type de littérature qui essaie de nouvelles choses vous intrigue, je vous conseille d’essayer, c’est un format court et c’est marquant.