Vous êtes un-e gauchiste qui aime l’humour référencé, vous aimez les jeux de plis et le boxon : voilà un jeu pour vous. La lutte des castes, c’est d’abord pour de vrai un jeu, ce qui n’est pas toujours le cas donc bonne nouvelle. C’est un jeu de plis, sur une base classique, sauf qu’on joue en équipes mais sans connaitre ses partenaires. Il s’agit donc de les deviner en jouant. Ce qui est sympa. Mais comme les parties sont courtes, bordéliques et les choix parfois contraints… bon, il y a une parti de pif, ou alors faut être bien rodé-es. Deuxième particularité ludique : on peut, très régulièrement, jouer des cartes qui vont modifier les règles pour le tour de jeu en cours. C’est ça qui fout le plus le bordel. Ce qui est très rigolo, mais il ne fait pas aimer trop calculer ses coups et anticiper de manière fiable par contre, question de goût donc. Un jeu qui fonctionne donc, même si ce n’est pas pour tout le monde. Mais ce n’est pas juste un jeu, c’est aussi une satire politique. Les cartes, et les joueureuses, sont répartis entre royalistes, révolutionnaires et centristes, avec des visuels et habillages faussement médiévaux et réellement politique contemporaine. Et c’est réussi et très drôle. Avec des personnages qu’on reconnaît (que ce soit des personnes ou des archétypes (j’aime beaucoup Jean Saussedem)) et des citations, sur chaque carte, souvent très réussies. Sur les premières parties, on prend autant plaisir à lire les cartes qu’à jouer. Mais on peut continuer à jouer ensuite, même si cet équilibre entre jeu de plis et bordel est parfois un peu frustrant. Disons qu’il ne faut pas vouloir se prendre au sérieux ni maîtriser trop ce qui se passe. Ce qui se prête bien à un moment apéro et déconne entre joueureuses détendu-es (et de gauche si vous voulez que ça marche vraiment).