
Alors oui, c’est la troisième histoire populaire de la France qui sort, et que je lis, après Les luttes et les rêves de Zancarini-Fournel et celle de Gérard Noiriel. Donc la question qu’on se pose légitimement c’est : est-ce encore la peine ? Ce quoi je réponds clairement que oui. Pour la forme comme pour le fond d’ailleurs. Enfin, si vous avez lu une des deux autres… faut vraiment que vous aimiez. Mais si vous n’en avez pas encore lu, et que vous devez en choisir une , moi je dirais que c’est celle-là qui mérite. D’abord parce que c’est écrit de manière vraiment accessible, voire détendue, avec du rythme, des phrases courtes, des variations de ton. Franchement, c’est plaisant, et fluide, ce qu’on ne peut pas forcément dire des deux autres. Ensuite, parce que c’est une approche vraiment transversale et politisée. C’est un regard critique et explicité. Moins érudit et moins argumenté que les deux autres, c’est fait pour transmettre une vision critique, et moins pour convaincre de recherches solides. Et puis pour s’amuser aussi, parce qu’il y a de l’humour et qu’on sent que l’autrice se fait plaisir. Enfin, c’est bien découpé, avec des synthèses en fin de chapitre et des illustrations de Fred Sochard, on respire et on enchaîne les chapitres parce qu’il y a même du suspense. Parfois, j’avais l’impression d’être dans du Mathilde Larrère (ce qui est tout à fait un compliment). J’ajouterai à tout ça que oui, évidemment, outre une vision politique et globale, j’ai aussi appris plein de choses, et vu des liens que je n’avais pas vu. En particulier autour de la colonisation et des populations immigrées, ce qui est très bienvenu. Comme je disais, c’est cette histoire de France populaire que je garde comme recommandation (jusqu’à la prochaine ?)