
Parmi mes passions cachées (plus ou moins) et honteuses (plus ou moins), j e dois avouer une fascination pour les rouages internes de l’église catholique et sa politique procédurière, millénaire et labyrinthique. Autant dire qu’un film en huis-clos sur un conclave, par défaut je suis franchement bon client. Dans le cas présent, il est magnifiquement réalisé (pour peu qu’on ne soit pas allergique au contexte et à l’ambiance). D’abord, visuellement, c’est beau. Il y a des décors magnifiques et des plans construits comme des tableaux (avec tout le monde richement habillé et coordonné, ça aide ;). Ensuite, c’est tendu et bien écrit, bien rythmé. La tension politique est palpable, les dialogues impeccables, et la musique (ou plus exactement l’ambiance sonore) intranquille et sensible. Et puis, il y a un casting. Franchement, ça rigole pas sur les acteurs (et actrices même si elles sont minoritaires). De la présence, de la sobriété et du charisme. Donc de quoi tenir un suspense politique et interpersonnel captivant et toujours à la frontière de l’inquiétant. C’est plein de non-dits, de manœuvres, et de doutes sur les motivations empreints d’une culpabilité très catholique. Avec tout ça, un film politique m’aurait suffi et j’aurais trouvé ça très bien. Mais là, en plus, il y a une chute. Une chute inattendue et brillante, qui ouvre sur autre chose (et que la bande-annonce réussit à ne pas spoiler, voire dont elle nous laisse penser qu’il s’agira de tout autre chose). C’est un film que j’ai trouvé brillant et captivant, et qui réussit à être à la fois dans des références très classiques et parfaitement surprenant.