L’écologie sans lutte des classes, c’est du jardinage… Bon ben on est pas là pour du jardinage : le propos de fond est dans le titre, on va parler de la responsabilité des riches dans la catastrophe écologique en cours. En BD, et avec du contenu solide. Le format BD est réussi et adapté, avec de l’humour, du rythme et un trait que je trouve plaisant et engageant. Ce qui en fait une lecture agréable, voire franchement très drôle à certains moments et qui permet d’assimiler et de digérer efficacement un contenu qui est dense. Le principe est celui d’une démonstration, argumentée et documentée, et pas seulement d’un pamphlet. Il ne s’agit pas seulement de chiffrer les contributions directes du mode de vie des riches, et en particulier des ultra-riches, ce qui est certes utile (et particulièrement visible et choquant) mais pas du tout suffisant. Il s’agit aussi de montrer leur impact indirect, par l’influence et le pouvoir que leur donne leur argent. Et de montrer également l’impact qu’ils ont culturellement, la manière dont leur consommation ostentatoire fait modèle et oriente nos cultures et donc nos choix politiques. Ce sont ces deux derniers aspects que j’ai trouvé les plus précieux et impactants, ceux qui finalement constituent une plus-value, et peut-être bien un déclencheur pour se dire que c’est là aussi qu’il faut taper, et vite, si on veut améliorer sérieusement nos chances de survie. Le sujet est angoissant, mais cette entrée politise réellement et ouvre donc des perspectives d’action et de luttes que je trouve largement bienvenues. Et ce sous une forme qui pourra toucher aussi des personnes moins radicalisé-es et plus réticent-es a priori à des positions clivantes et à la désignation des ultra-riches comme adversaires politiques. Et, je le redis : sur la forme, il y a des moments où on rigole vraiment, voire où on voudrait certaines illustrations en poster (ou t-shirt, ou badge ;).