
Voilà un petit livre, primé, réputé, classé dans la science-fiction en général (ce qui est juste mais trompeur et lilitant), dont il va être difficile de parler correctement. Parce que c’est un livre à mystère, avec une logique d’enquête labyrinthique. C’est une histoire de labyrinthe en premier lieu. Enfin, d’un palais immense, constitué d’une multitude de pièces emplies de statues, sans issue, dont les salles supérieurs se perdent dans les nuées et les salles inférieurs sont inondées par une mer dont les marées envahissent parfois le reste du palais. Dans ce Palais vit Piranèse, l’Enfant Chéri du Palais, qui vit de pêche, parle avec les oiseaux et admire les Statues dans les Salles et Vestibules. Et… c’est un peu tout ce que je peux vous dire sans gâcher. D’ailleurs, pendant une bonne partie de ce petit roman, Piranèse, son mode de vie, son Palais et surtout sa manière de penser et de parler suffisent à faire l’intérêt du texte. Il y a vraiment une voix et une écriture marquantes et très agréables. C’est un livre qui pourrait tout à fait se classer en littérature générale, il y aurait largement sa place, et pas dans les livres médiocres et anecdotiques. Si les livres un peu étranges vous tentent, allez-y sans hésiter. C’est beau, c’est touchant et tout à fait dépaysant. Et, sur la longueur, ça devient même palpitant et fascinant. Parce qu’il y a une vraie intrigue et des révélations progressives, amenées avec talent et tension, et avec un narrateur touchant et attachant.