J’avais beaucoup aimé Knives Out, qui reprenait les codes classiques du huis-clos policier à la Cluedo, avec un enquêteur délicat à l’accent du Sud parfaitement campé par Daniel Craig. J’attendais une suite du même ordre et… oui, mais pas que. C’est du même ordre au sens où c’est très bien écrit et réalisé, avec une intrigue élaborée et tortueuse qui va se dévoiler progressivement. Et c’est également un huis-clos. Sauf que, ici, la contexte rajoute une dimension inattendue et délicieuse. Ce n’est pas dans le manoir d’une famille de très riches que tout le monde est reclus, mais sur l’île paradisiaque d’un multi-milliardaire des nouvelles technologies. Et la satire est centrale et menée avec un entrain plus que réjouissant. Tous les travers sont poussés à l’extrême, mais un extrême très proche de la réalité (on retrouve dans le personnage parfaitement incarné par Edward Norton autant d’Elon Musk que de Zuckerberg ou de Besos). Et comme il aurait été dommage de s’arrêter là, ce milliardaire est entouré d’une galerie de personnages hilarants campant les grands profils de la société du spectacle actuel : actrice reconvertie dans la mode pourrie, youtubeur masculiniste, politicienne calculatrice, tout ce genre de choses. Ce qui fait qu’on a à la fois une brillante histoire policière, une satire et un jeu de massacre qui finit en un splendide et jouissif feu d’artifice. Je suis très fan, et j’espère vraiment qu’ils vont produire des suites du même niveau de qualité et de satire.