Voici donc le troisième tome de cette trilogie dans laquelle on suit les aventures de Agnès la presque sorcière qui bosse pour son oncle le notaire du monde surnaturel, avec en arrière-plan le sexy vampire bisexuel transgressif. Et c’est le dernier tome pour une bonne raison : c’est un scénario de grande ampleur, tendance apocalypse. Apocalypse surnaturelle en tout cas. Là, on va taper dans les racines mythologiques et on remonte aux Grand-es Ancien-nes. L’exercice est toujours un peu casse-gueule, mais, comme pour le reste de la série, Jeanne Debats s’en sort très bien. C’est à dire qu’en termes de construction du monde et de cohérence, ça tient la route jusqu’au bout, et ça se compare sans rougir à des séries à succès international. En termes de récit, c’est bien mené et dynamique, avec rebondissements et révélations bien répartis. Et puis, surtout, on garde beaucoup d’humour et de clins d’oeils. Culturels, avec des dimensions très françaises, voire très parisiennes (moi, j’ai bien kiffé la destruction du panthéon par exemple ;), des dimensions tout à fait féministes et queers et des dimensions religieuses et ésotériques. C’est bien construit et plein de références sans pour autant se prendre trop au sérieux. Et pour une série de fiction de ce type là, c’est un équilibre que j’apprécie vraiment. Je dirais même que c’est suffisamment plein d’idées amusantes pour qu’on puisse souhaiter des spin-offs pour explorer plus avant certains personnages et certains sujets. Je confirme donc ma bonne impression des deux précédents : si vous cherchez du fantastique contemporaine français foisonnant et amusant pour vous distraire, c’est une série qui mérite d’être découverte.