(Attention, c’est une série que j’ai regardée en arrière-plan, c’est-à-dire en faisant la plupart du temps autre chose en même temps. Donc j’ai raté des détails et je ne me suis pas immergé pleinement). La série n’est pas nouvelle, et sans doute connue par beaucoup : on y suit la vie d’une famille de la haute aristocratie anglaise pendant la première moitié du vingtième siècle. Dans leur demeure ancestrale donc. Mais on ne suit pas seulement la famille de nobles, on suit aussi ce qui se passe au sous-sol, c’est-à-dire la vie de l’ensemble du personnel de maison. En termes de hiérarchies sociales, les enjeux et les gradations sont montrées de manière très directe et explicite, et c’est une partie du propos. Bon, ce n’est pas un propos très politique, ne vous attendez pas à des positions engagées. Disons que c’est un regard libéral et gentil. Parce que c’est le propre de cette série : au final, tout le monde est gentil-le. Même les plus revêches d’apparence (et il y a quelques dialogues de compétition en termes de piques et de répliques qui tuent (avec une Maggie Smith absolument superbe)). Si vous passez outre, donc, que les nobles sont des gentil-les, et que vous venez pour du reposant et roudoudou, c’est une série très bien réalisée et très bien écrite, qui n’a pas été encensée pour rien. Le fait qu’elle s’étale dans le temps permet de développer l’autre partie du propos : la manière dont la société anglaise a changé dans cette période, et a contraint ce système très corseté à évoluer ban mal an. Dans la mesure où on s’attache aux personnages, ça fonctionne tout à fait bien. Avec des saisons suffisamment courtes et bien construites pour garder du rythme, surtout en accumulant les ennuis plus ou moins attendus, un peu de propos social et féministe, et un film pour que tout se finisse bien pour tout le monde (assez guimauve donc, c’est vraiment pour les fans qui ont envie d’une cloture en douceur).