Cette collection Le mot est faible, chez anamosa, continue décidément à faire un boulot de bataille culturelle qui me satisfait beaucoup. On part d’un mot, autour duquel il y a des enjeux politiques et culturels, pour explorer ses origines, les manières dont il a été traité, dévoyé voire mis de côté, pour au final se le réapproprier. Ou simplement ne plus se laisser piéger par des usages orientés et portés par des bords politiques qui ne sont pas les nôtres. Voire, pour d’aucun-es comme moi, pour ̂ être en mesure de mieux expliquer et transmettre les enjeux et clés de compréhension autour de certains concepts clés. ici, donc, c’est la question de la classe (sociale) qui est traitée. Dans un contexte historique forcément très teinté de marxisme, mais aussi tout aussi largement de sociologie. Voire de sociologies, puisque l’intérêt est notamment de pointer les différents usages et orientations, selon les disciplines et écoles. Pour ensuite considérer l’actualité et l’importance actuelle de la notion, que l’auteur défend de manière absolument pas neutre mais tout à fait transparente (et je partage son orientation, ce qui fait que ça m’allait de toutes façons bien). C’est un boulot efficace et utile, et c’est rapide à lire. Bon, je ne peux pas dire que ce soit totalement simple mais ça me semble tout à fait abordable quand même. De manière amusante, si je compare à d’autres livres de la collection, il ne s’agit pas tant ici de clarifier un terme embourbé dans une bataille culturelle, mais de tirer de l’oubli (relatif) un mot qui serait utile pour la bataille culturelle.