De Connie Willis, j’avais lu ses romans incontournables, notamment ses grands prix datant de ma jeunesse (et il y en eu depuis quelques autres auxquels je vais d’ailleurs jeter un œil). J’en gardais un bon souvenir de voyages dans le temps très documentés, et donc de plongées dans une époque, avec des personnages sensibles et des scénarios malins. Ce que je n’avais pas du tout réalisé, c’est que Connie Willis est encore plus reconnue et primée pour ses nouvelles et textes courts. Genre, on dépasse allègrement la dizaine de prix Hugo et Nebula. Ce recueil est donc une série de nouvelles ayant été récompensées par un Hugo, un Nebula, ou les deux (et éventuellement d’autres prix en plus). Autant dire qu’il n’y a rien à jeter, tous sont très bien écrits, très bien construits et avec à chaque fois une originalité et un goût particulier. Ce n’est pas pour autant que tous m’ont autant plu, mais ça se joue entièrement sur des questions de goût. En fait, ceux qui m’ont le plus séduit, et beaucoup pour certains, ce sont ceux qui sont le plus plein d’humour. C’est un humour assez anglais (même si Connie Willis est américaine) et indirect, le plus souvent, mais certains textes en débordent. Dont ceux qui parlent du monde des morts égyptien, de physique quantique et d’invasion d’extra-terrestes qui ressemblent à la tante Edith. Oui, les thèmes sont très variés, et souvent en décalage de la SF traditionnelle, et tant mieux. Le recueil se termine sur trois textes de discours qu’elle a prononcé lors de remises de prix, et qui permettent de découvrir de manière plus directe l’autrice, son parcours et son rapport aux livres, ce que j’ai trouvé particulièrement touchant. Si vous avez envie de découvrir un des grandes maîtresses de la SF en dehors de ses romans les plus connus, c’est un très beau recueil.