
J’avais lu l’été dernier Wanted Stéphane Guivarc’h, que j’avais beaucoup aimé, alors je m’étais mis de coté celui-ci (publié avant) pour mes vacances. Et je confirme mon impression un an plus tard : c’est vraiment un format de poésie que j’aime beaucoup. Ce n’est pas de la poésie en vers avec une métrique régulière, mais c’est fluide avec une forme très rythmé et aéré. Le rythme et les respirations sont d’ailleurs principalement donnés par la mise en page et les typographies, ça fonctionne de manière visuelle et c’est pour moi un vrai plaisir et une grande fluidité à la lecture. Dans cette forme qui me permet de plonger, on trouve deux récits qui sont très proches thématiquement (et très proche du précédent/suivant) : c’est le récit d’une adolescence de garçon des années 80, dans un milieu rural. Avec tout ce que ça implique de doutes, de transmission culturelle de modèles pourris et de projections vers un avenir sans grande issue. Il est bien évident que ça ne fonctionnera de la même manière pour tout le monde, mais en tant que garçon ayant grandi dans un cadre comparable, ça fonctionne particulièrement bien. Ce qui fait aussi que c’est déstabilisant, un peu poisseux, mais aussi touchant et éclairant. Parce que ce qu’il raconte est révélateur et malin. Pour moi, ça fait un recueil très prenant, tout en étant très plaisant à lire dans la forme. De la légèreté et de l’impact, donc une réussite en ce qui me concerne. Et donc un poète dont je vais guetter les prochaines sorties.