
Charlotte Delbo a écrit sur son expérience des camps, en premier lieu, en insérant dans son récit des poèmes. Pour la première fois, l’ensemble des poèmes a été compilé dans un seul volume. Ce sont des poèmes aux thèmes le plus souvent forts, parfois sur le vécu des camps, parfois d’amour (mais sur son mari exécuté pour avoir été résistant, donc pas très léger) et parfois sur d’autres temps politiques (notamment la mort de Franco (et autant vous dire qu’elle ne le pleure pas)). Son écriture est belle et soignée, et assez forte pour fonctionner avec de tels thèmes. Pour mon goût personnel, c’est une poésie un peu trop classique pour qu’elle m’embarque complètement. Bon, avec quelques exceptions que je trouve magnifiques. En particulier, sans surprise, le poème qui donne son titre au recueil et qui est éblouissant. Un de mes préférés toutes auteurices confondu-es. Sur l’ensemble, c’est un petit recueil dont la lecture n’est pas anecdotique. Je l’ai d’abord lu parce que j’aimais très fort certains poèmes auparavant, et si je suis content d’avoir satisfait ma curiosité, je n’y a pas trouvé de nouveaux coups de cœur ou de chocs mémorables.