Une série de kung-fu sur arte, déjà, c’est inattendu, mais si je vous dis en plus que c’est une série avec du syndicalisme autogestionnaire, du cyclisme et Marx cité plusieurs fois par épisode, vous dites quoi ? Vous dites que ça ressemble à n’importe quoi, et je ne peux pas vous donner tort. Pour autant, ça fonctionne tellement bien. Vraiment, c’est aussi réussi qu’improbable. Le point de départ, c’est une intérimaire à dreadlocks, qui semble dès le départ sérieusement badass. Un syndicaliste fan de Marx la prend sous son aile, dans une usine de machines à laver en cours de rachat, dans une petite ville grise et rurale. Il commence à la sortir de l’alcoolisme par le vélo… et ensuite, il va y avoir de la lutte syndicale, de la politique et du kung-fu. Et ça fonctionne. Parce que c’est drôle et rythmé, avec des personnages et des dialogues sérieusement bien écrits. Et vraiment bien joués, en particulier le binome centrale : l’actrice qui joue Machine est impressionnante, et Joey Starr, qui joue le syndicaliste, est magnifique. Le reste du casting étant par ailleurs tout à fait au niveau. C’est rythmé aussi parce qu’on passe de dialogues politiques à des magouilles militaires puis à des moments de kung-fu dynamiques. Et c’est terriblement politique, d’une manière accessible et enthousiasmante. C’est une série qui donne une envie de lutte, qui revendique une fierté ouvrière sans en faire des caisses. Franchement, bravo, j’ai été accroché d’un bout à l’autre, j’ai ri, et en plus le propos politique est nickel. Je dis par ailleurs encore plus bravo au réalisateur qui a réussi à vendre le projet non seulement à arte, mais à amazon pour la diffusion internationale. Vu le propos, c’est un peu fou. Et vu le résultat, et le succès, on a de bonnes chances d’avoir une seconde saison, joie ! Honnêtement, six épisodes de moins d’une heure, accessible gratuitement sur arte, vous n’avez aucune excuse pour rater ça, foncez !
Chroniques (SEb) 
J’ai été suffisamment intrigué pour regarder, mais j’avoue que ça m’a laissé perplexe. Je crois que les combats dans les films me lassent très vite, et je n’ai pas non plus trouvé le propos politique si frappant, mais peut-être parce que je suis déjà tellement sensibilisé à cela…