J’avais déjà essayé de lire cet ouvrage fondateur il y a une dizaine d’années. Je m’étais arrêté à la fin de l’introduction mais je m’étais promis d’y revenir plus armé. Depuis, j’ai lu un certain nombre de trucs sur le sujet, et je me suis dit qu’il était temps. Bon, ben je suis allé à la moitié et je n’irai pas plus loin. J’y venais pour l’intérêt historique, assez conscient du fait que j’avais déjà lu dans des textes postérieurs l’essentiel de ce qui était théorisé ici, et les grandes lignes de ce que ça avait produit. Et effectivement, il y a là les racines de manières de penser le genre qui ont été fructueuses. Mais, franchement, il faut les chercher, parce que la forme est vraiment vraiment difficile. C’est très très référencé, et dans plusieurs domaines à la fois. Il faut pour tout saisir une connaissance pointue de la philosophie, en tout cas de certaines parties pointues qui parlent de genre, d’une partie spécifique de la littérature contemporaine et de la psychanalyse. Ce qui fait quand des champs particuliers et pas tellement reliés a priori. J’ai de vagues repères dans deux des trois, mais vagues, alors j’ai ramé. Je perçois la logique générale et l’intention, mais je ne comprends vraiment pas les articulations et les enjeux spécifiques de ce que je lis. Dans des proportions qui sont à la fois intimidantes et amusantes. Sachant qu’en plus, en termes de registre de langue et de construction de phrases, rien n’est fait pour simplifier. Bref, c’est honnêtement pas lisible, si ce n’est pour une frange très très spécifique de spécialistes. Ce qui rends tout à fait étonnantes les répercussions d’un tel ouvrage, qui a donc bien dû être compris par assez de personnes pour que ce soit relayé et que ça alimente des réflexions politiques plus larges.