Je suis un peu à la bourre sur la SF française d’aujourd’hui, mais heureusement Manu m’a conseillé Audrey Pleynet (merci !) Et franchement, ça vaut le coup. J’y retrouve la finesse et l’inventivité, mais aussi la délicatesse des autrices américaines contemporaines que je suis avec plaisir ces dernières années. On est dans un cadre de science-fiction plutôt classique, au sens où on est loin dans le futur, dans une station spatiale, avec plein d’espèces d’aliens. Mais l’accent est mis sur les relations entre les espèces, et dans une perspective plutôt utopiste, avec une profonde intention de mélange et même d’hybridation foisonnante. C’est un peu moins optimiste que becky chambers, mais il y a des parallèles. Et de la même manière, on se concentre sur une personnage principale et ses relations, doutes et émotions. Avec une thématique très féministe et très centrée sur le pouvoir et les relations abusives (avec une métaphore efficace et assez directe pour le coup). Et tout ceci dans un cadre très politique et pas fondamentalement joyeux. Tous ces thèmes se mêlent et s’entrelacent de manière tout à fait fluide et maîtrisée, ce qui donne à l’ensemble une profondeur et une évidence très agréables, au fil d’un tout petit roman (on est dans le format novella techniquement). C’est vraiment un texte que j’ai aimé (même si j’ai eu un peu de mal à rentrer dedans sur les premières pages (mais c’était peut-être moi qui n’était pas très attentif)) et que je vous conseille d’essayer, d’autant que ça ne vous engage pas dans un volume très épais.